Bonjour , Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des abeilles. Une énième journée de célébration me direz-vous. En effet, elle se glisse à côté de celle des toilettes, du coloriage ou encore de la serviette! Il y a des journées internationales pour à peu près tout. Néanmoins, la situation est grave pour les abeilles. Qu’elles soient domestiques ou sauvages, leurs populations (et celles des pollinisateurs en général) baissent, révélant l’impact grandissant des activités humaines sur l’environnement. Parmi ces activités, l’augmentation massive de l’utilisation des pesticides dans les champs, la monoculture, la pollution, la perte d'habitat ou encore l’augmentation des extrêmes climatiques. Or, les pollinisateurs sont essentiels dans nos écosystèmes et participent notamment à la reproduction des plantes.
Arrêtons-nous sur les pesticides. Ces derniers empoisonnent les abeilles de façon chronique et aiguë. Lors des épandages, en butinant le pollen et le nectar des fleurs ou encore dans nos cours d’eau, les produits chimiques se rencontrent partout.
Premier sur le banc des accusés, on retrouve les néonicotinoïdes. Les néonicotinoïdes sont une catégorie d’insecticides qui agissent directement sur le système nerveux central des insectes : on les appelle aussi les « tueurs d’abeilles », un surnom pour le moins révélateur. UN MAL INUTILE ET UN NON-CHOIX
L’utilisation des néonics est le symbole d’un monde agricole dicté par l’industrie, comme pour les OGM. Une récente étude a démontré que 95% des néonicotinoïdes des cultures de maïs et de soya étaient… inutiles. Vous lisez bien : inutiles. En effet, les résultats ne montraient aucune variation de rendement entre les cultures traitées et celles qui ne l’étaient pas. Pourquoi alors en utiliser ? Par non-choix. Ces insecticides sont directement enrobés sur la semence : on applique alors de facto les pesticides en les utilisant. La problématique réside dans le marché mondialisé des semences qui ne permet pas l’alternative. Depuis le printemps 2019, ces semences enrobées doivent - certes - être achetées avec une prescription d’un agronome, mais les variétés de semences sans néonicotinoïdes sont difficilement accessibles : on demande aux agriculteurs de les réserver des mois et des mois d’avance, bien trop tôt par rapport à leur planification qui s’ajuste aux réalités du terrain jusque tard dans la saison.
On entre alors dans un système contre-productif absurde puisque moins de 5% des terres observées dans l’étude avaient un nombre d’insectes assez significatif pour qualifier une éventuelle utilisation de produits phytosanitaires ! Dans un récent blog, Vigilance OGM revenait sur le besoin criant d’indépendance et de souveraineté pour nos semences, afin d’éviter de telles situations. Actuellement, la seule option pour éviter les néonics est le recours aux semences biologiques.
Au-delà du constat, l’enjeu est majeur. Sans abeilles, c’est la pollinisation entière qui est menacée. L’année dernière, l’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation annonçait que le déclin des populations d’abeilles représente une « menace sérieuse » pour les plantes et notamment un défi majeur pour les pays défavorisés dans leur lutte contre la faim et la malnutrition.
Chez Vigilance OGM, nous travaillons pour réduire l’utilisation des pesticides dans les cultures qui touchent aujourd’hui nos pollinisateurs. Pour nous aider à atteindre cet objectif et faire pression sur les gouvernements, nous vous invitons à nous soutenir en devenant membre.
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