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Il est temps d’afficher votre volonté de préserver la santé des Québécois et Québécoise

L’agriculture québécoise n’échappe malheureusement pas à l’influence des multinationales de l’agrochimie. La preuve la plus flagrante est l’incapacité du gouvernement à pouvoir réduire l’utilisation des pesticides et leurs impacts depuis maintenant 25 ans. 

MANQUE DE VOLONTÉ

Malgré ces plans successifs, les ventes de pesticides pour le milieu agricole ont connu une augmentation marquée au Québec au cours des dernières décennies. Elles représentaient 3,1 millions de kg de matières actives en 1992 et 4 millions de kg en 2014. (1) De plus, la hausse globale de 27% des ventes de pesticides au Québec entre 2006 et 2012 ne s’explique pas par une expansion des terres agricoles, puisque celles-ci ont diminué de 4% durant la même période, mais par une augmentation de la quantité de pesticides appliquée par hectare.

OGM = PESTICIDES

En 2018, nous sommes en droit d’attendre une stratégie Québécoise qui va enfin réussir ces objectifs et pourquoi pas les dépasser. Pour cela, il est primordial à notre avis d’y inclure des mesures visant les pesticides à base de glyphosate. En effet ces derniers sont les plus vendus au Québec et dans le monde, leurs ventes ont augmenté de 66 %  au Québec de 2006 à 2015 sachant que ces derniers représentent 44 % des ventes globales de pesticides au Québec. Le glyphosate est aussi présent dans 88 % des échantillons prélevés dans nos rivières par le MDDELCC. (3)  Ces pesticides sont majoritairement utilisés sur les cultures génétiquement modifiées (GM) et l’année 2017 représente un record dans les surfaces ensemencées de cultures GM au Québec, ce qui va encore augmenter la dissémination de ce type de pesticides dans notre environnement.

(1)    Pesticides en milieu agricole, Chapitre 3, Rapport du commissaire au développement durable, Printemps 2016, Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017.

(2)    MDDELCC. (2016a). Bilan des ventes de pesticides 2015. Milieu agricole. Québec : Gouvernement du Québec

(3)    GIROUX, I. (2015). Présence de pesticides dans l’eau au Québec : Portrait et tendances dans les zones de maïs et de soya – 2011 à 2014, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN . 978-2-550-73603-5, 47 p. + 5 ann.

(4)    Statistique Canada. Table 001-0072 – Estimations de la superficie, du rendement, de la production de maïs-grain et de soya, en utilisant des semences génétiquement modifiées, Québec et Ontario, en unités métriques et impériales, CANSIM (database).
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Arrêtons la méga fusion entre Monsanto et Bayer

Chers ministres,

En tant que citoyenNEs du Québec, je vous écris pour vous demander de protéger ma santé et celle de ma famille en mettant en place des mesures concrètes et efficaces afin de diminuer l’exposition aux pesticides.

Je suis très inquiet face à la nouvelle stratégie Québécoise sur les pesticides 2015-2018 et son manque de mesures visant à réduire la dépendance de l’agriculture Québécoise face aux pesticides. Cette nouvelle stratégie ne s’attarde pas suffisamment aux problèmes structurels qui rendent notre agriculture de plus en plus dépendante aux pesticides au vu des bilans des ventes des pesticides émis par le vos ministères depuis plusieurs années.

Je pense que le modèle agricole promu par les multinationales agrochimiques exerce une pression trop importante sur l’orientation de notre modèle agricole et sur la science comme on l’a vu dernièrement avec le scandale du CÉROM.  À l’instar du rapporteur spécial au droit à l’alimentation de l’ONU (1), je suis d’avis que les pesticides posent un risque inacceptable pour les populations compte tenu des alternatives existantes ayant moins d’impacts sur la santé et l’environnement.  Je  dénonce  aussi le recours à des stratégies de marketing « non éthiques et agressives » de la part de multinationales, qui mène aussi des campagnes de lobbying auprès des gouvernements visant à  « bloquer » des politiques sur l’utilisation des pesticides.

La protection de la santé des citoyens et des citoyennes du Québec devrait être votre priorité non pas la protection de la santé de multinationales vendeuses de pesticides.

 

Merci d’avance pour votre réponse face à cette situation urgente. 

Cordialement,

(1)   Rapport de la Rapporteuse spéciale sur le droit à l’alimentation , 24 janvier 2017, Conseil des droits de l’homme , A/HRC/34/48