Centres derecherche
Les postes liés à la recherche sont souvent les premiers visés par les coupes budgétaires, car leur suppression n’affecte pas directement la population.
Au Québec, les années 1990 et 2000 ont vu une externalisation des activités de recherche avec la création de centres de recherche en partenariat public-privé, où le financement est partagé. Les parties prenantes se sont ainsi vues représentées au sein des conseils d’administration.
Ce modèle visait à renforcer la collaboration public-privé et à assurer l’application pratique des résultats : le cas du Centre de recherches sur les grains (CÉROM), mis en lumière par un lanceur d’alerte, Louis Robert, a révélé en 2018 d'importants problèmes et des dysfonctionnements organisationnels contrecarrant les objectifs initiaux du centre de recherche.
Dans leur excellent article intitulé « Pesticides : la cure minceur dans le secteur public a ouvert la porte à l'influence des lobbys »(1), deux chercheurs de l’UQAM montrent comment les coupes budgétaires au MAPAQ ont permis d’augmenter l’influence des lobbys de l’agrochimie sur notre agriculture.
Gouvernance et conflits d'intérêts
Il est à noter que malgré le battage médiatique autour de l’affaire Louis Robert, les lobbyistes de l’agrochimie sont toujours présents sur les conseils d'administration des centres de recherche.
Au-delà du CEROM, une autre enquête de Radio-Canada a révélé que de nombreux centres de recherche en agriculture ont des conseils d’administration dont la composition suscite des préoccupations éthiques (2). Un résumé du contenu des recherches de cet article est proposé dans les fiches ci-dessous.
« On a mis le milieu agricole aux commandes. » — Guy Debailleul, professeur d’économie agroalimentaire à l’Université Laval
(1) « Pesticides : la cure minceur dans le secteur public a ouvert la porte à l'influence des lobbys », Maude Benoit et Paul Treille, The Conversation, le 11 février 2020
(2) « Des lobbyistes à la tête de la plupart des centres de recherche financés par le ministère de l’Agriculture », Thomas Gerbet, Radio-Canada, le 18 mars 2019