Parions que si on avait demandé quelle confiance vous avez envers les vendeurs de pesticides, le résultat n'aurait probablement pas été très élevé.
Les universités deviennent donc des cibles de choix pour les compagnies privées. Dans ce contexte, l'influence croissante du secteur privé sur les universités, et en particulier sur les institutions d'aide à l'agriculture, est préoccupante.
Aux États-Unis, entre 1970 et 2014, le financement public des universités pour la recherche et le développement agricole n'a augmenté que de 20 %, tandis que le financement privé a augmenté de 193 % selon une analyse de l'Agricultural Policy Analysis Center. L'argent des entreprises oriente l'agenda de la recherche publique vers les ambitions du secteur privé, dont les motivations de profit sont souvent en contradiction avec l’intérêt général.
L'industrie du tabac et l'industrie des combustibles fossiles reconnaissent depuis longtemps les avantages qu'il y a à travailler avec les universitaires et à influencer leurs programmes par le biais du financement institutionnel. Nous disposons aujourd'hui de nombreuses preuves de la manière dont Monsanto, via les Monsanto Papers, a également influencé les institutions universitaires et enrôlé les universitaires dans sa campagne visant à façonner le consensus sur la soi-disant « sécurité » du glyphosate et des cultures génétiquement modifiées pour tolérer ce produit.
Les universités canadiennes ne sont pas exemptes de ce type d'influence. Les Bayer/Monsanto de ce monde ont même trouvé quelques « champions » toujours prêts à relayer leur message…
Les « champions » de l'industrie
SYLVAIN CHARLEBOIS
STUART SMYTH
(1) Sondage Léger: le baromètre des professions les plus dignes de confiance, 2022
(2) Schaffer, H. D., & Ray, D. E. (2018, November 30). Questionable changes in how AG Research in land-grant universities is funded. Agricultural Policy Analysis Center