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Nouveaux OGM

Le cadeau de Noël de Santé Canada à l'industrie des OGM

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Mardi 7 décembre, Sutton — Demain, Santé Canada va annoncer ses plans visant à accommoder l'industrie des biotechnologies et des pesticides, en les laissant autoévaluer certains nouveaux aliments génétiquement modifiés (GM), créés via l’édition du génome. Santé Canada offre aux compagnies une approche de « transparence volontaire » à l'égard des nouveaux aliments GM au lieu d'exiger une transparence obligatoire par le biais d'une réglementation dans l'intérêt du public. En vertu des nouvelles propositions, Santé Canada retire son autorité pour réglementer de nombreux nouveaux aliments GM développés à l'aide de techniques d'édition de génome, laissant plutôt les évaluations d’innocuité aux développeurs de produits. Sans ce pouvoir, Santé Canada ne sera donc plus en mesure de connaître l’ensemble des aliments GM mis sur le marché.  « C’est un dangereux précédent que vient de franchir Santé Canada avec ce cadeau de Noël en avance à l’industrie des OGM et des pesticides », dénonce Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM. « Cette absence de transparence vient miner davantage la confiance des citoyen.ne.s dans le système d’évaluation ».

 

Plus d’OGM = plus de pesticides et moins d’autonomie pour les agriculteur.rice.s

 

Rappelons qu’après 25 ans d’expérience de cultures GM au Canada, 100 % des plantes ensemencées sont génétiquement pour tolérer un ou plusieurs herbicides, dont principalement des herbicides à base de glyphosate (HBG) comme le Roundup. Le modèle agricole, poussé par les cultures GM, rend donc notre agriculture dépendante des pesticides. Au Québec, malgré la mise en place de cinq stratégies, plan ou politique visant —  entre autres —  la diminution de l’utilisation des pesticides depuis 1992, le constat d’échec s’impose : 27 ans plus tard, les ventes de pesticides sont supérieures à celles de 1992 (1).

« La décision de Santé Canada va augmenter la présence des OGM dans nos champs et donc celle des pesticides associés dans notre environnement et notre assiette », s’indigne M.Rehn.   « Pour les agriculteurs et les agricultrices, c’est l’augmentation du prix des semences et la diminution du choix des variétés que cela risque d’entraîner. La filière biologique, elle, est particulièrement en danger avec les risques de contamination ». 

La voix des agriculteur.rice.s et citoyen.ne.s, ignorée

 

Durant cette année de consultations menées par Santé Canada sur les changements dans l’évaluation des OGM, des milliers de courriels dénonçant ces orientations ont été envoyés à l’ancienne ministre de la Santé, P.Hajdu puis à M.Duclos, nouvellement en poste.
Québec Bio a aussi lancé une pétition récoltant plus de 10 600 signatures, visant à protéger l’intégrité des aliments biologiques au regard des OGM.
Le 17 novembre, 105 groupes issus de tout le Canada ont écrit aux ministres de la Santé et de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire pour s'opposer aux propositions et demander la transparence et la surveillance par le gouvernement de tous les aliments et semences GM. 

 

« La seule chose qui est transparente dans ces propositions, c’est que le gouvernement souhaite favoriser la mainmise des compagnies sur notre système agroalimentaire », déclare M.Rehn, « et cela sans écouter la voix de la société civile ».

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(1) Bilan des ventes de pesticides au Québec - Année 2019 (MELCC)

Chronologie des consultations :
Du 25 mars au 24 mai : consultation par Santé Canada
Du 19 mai au 16 septembre : consultation par l’ACIA

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