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ACTION EN COURS

Déploiement d'une bannière géante au bord de l'autoroute

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Montréal, le 6 octobre 2021 – Ce matin, des citoyen.ne.s ont installé une bannière géante sur un panneau publicitaire proche de l’échangeur Turcot pour dénoncer notre exposition excessive aux pesticides. On pouvait y lire Glyphosaté dès le déjeuner avec un bidon de Roundup versant son produit sur les céréales d’un personnage muni d’un masque pour se protéger. Cette installation fait suite à la hausse des limites maximales de résidus (LMR) de glyphosate proposée par Santé Canada à la demande de son principal fabricant, Bayer, mais aussi aux ingérences des lobbys dénoncés par Louis Robert, l’agronome lanceur d’alerte au Québec.

« Être exposé à des pesticides toxiques n’est pas une fatalité, il est urgent que nos gouvernements arrêtent leurs aplaventrismes face aux géants des pesticides », dénonce Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM. « Nos gouvernements doivent assurer la protection de la santé des citoyen.ne.s et de l’environnement, pas la santé financière de multinationales de l’agrochimie ». 

Fédéral

En août dernier, le gouvernement fédéral a reconnu un manque de transparence dans l’évaluation des pesticides et promis de l’améliorer (1). Rappelons que l’évaluation des pesticides se fait actuellement majoritairement sur les études financées par les fabricants qui sont non publiées dans des revues scientifiques. L’autre lacune majeure vient du fait que Santé Canada évalue uniquement la toxicité de la molécule dite « active », comme le glyphosate dans le Roundup par exemple. « C’est donc une profonde réforme de Santé Canada qui est nécessaire ; pas juste des ajustements en marge, comme proposé par le gouvernement libéral » déclare M. Rehn. « Sans une totale transparence du processus, pas de confiance de la part des citoyen.ne.s. ».

Provincial

Au niveau provincial, l’influence de l’industrie des pesticides est aussi problématique, puisque les entreprises comme Sollio/La Coop fédérée et Synagri emploient et mandatent des agronomes pour à la fois conseiller et vendre des pesticides : un conflit d’intérêts majeur. Dans un rapport d’enquête rédigé par l’Ordre des agronomes (OAQ), on découvrait que la majorité des agronomes vendant des pesticides touchent des primes, bonis et commissions en fonction de leurs ventes — même si ces pratiques sont illégales (2). Depuis, l’OAQ travaille pour régler ces pratiques.

« Au Québec, cela fait longtemps que les médecins n’ont plus le droit de vendre les médicaments qu’ils prescrivent, pourquoi les vendeurs de pesticides d’entreprises privées ont-ils encore ce droit ? », s’interroge M.Rehn. « Le futur projet de modernisation de la Loi sur les agronomes doit définitivement régler ce problème et se montrer à la hauteur de l’enjeu ». 
 

Afin de sortir de notre dépendance aux pesticides, les gouvernements libéral et caquiste doivent mettre en place des mesures connues et efficaces pour protéger la santé des agriculteur.rice.s, des citoyen.ne.s et de notre environnement. Dans son manifeste #sortirduglyphosate, Vigilance OGM a listé 15 revendications qui ont fait consensus auprès des experts indépendants entendus lors de la commission parlementaire sur les pesticides de 2019.

Lire en format pdf

(1) -  Le gouvernement du Canada suspend sa décision au sujet du glyphosate pendant qu’il renforce la capacité et la transparence du processus d’examen des pesticides, 4 août 2021
(2) - Des incitatifs illégaux versés à des agronomes pour vendre plus de pesticides, 28 mars 2019, Radio Canada