Impacts sur la politique - pesticides

Impacts sur la politique

L’usage des pesticides, loin d’être une simple technique agricole, soulève des enjeux profondément politiques. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’OMS, classait le glyphosate comme « cancérogène probable ». Pourtant, Santé Canada a ignoré ces conclusions, préférant s’appuyer sur des études internes à l’industrie, souvent non publiées, revues par les pairs et datant de plusieurs décennies. Ce choix reflète une proximité préoccupante entre l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et les multinationales de l'agrochimie. Il existe de nombreux cas de conivence entre ceux, notamment sur le dossier des nouveaux OGM et des limites de résidus de pesticides.
 

Plusieurs techniques de sont utilisés par ces entreprises pour influencer nos décideurs. Par exemple, des documents internes de Monsanto, rendus publics en 2017, révèlent comment la firme a dissimulé les risques du glyphosate et manipulé la science en finançant des études biaisées, en intimidant des chercheurs et en influençant les régulateurs. Au Québec, des cas similaires d’ingérence ont été révélés au CÉROM, où des pressions politiques et économiques ont tenté de contrôler les résultats scientifiques.


Ces stratégies de lobbying ne sont pas l’exception : elles sont systémiques. Elles freinent les politiques de réduction des pesticides, bloquent l’interdiction de produits dangereux, et minent notre démocratie. Malgré les alertes de nombreuses organisations de la société civile, la volonté politique reste insuffisante. Pire encore, les multinationales n’hésitent pas à poursuivre des gouvernements, comme l’a fait Dow AgroSciences contre le Canada après l’interdiction d’un herbicide au Québec. Aujourd’hui, la dépendance aux pesticides n’est pas seulement un problème agricole ou sanitaire : c’est un enjeu de souveraineté politique.