blog-bti

BLOG INVITÉ

C’est quoi le Bti et comment s’en débarrasser?

| Publié le
moustique sur brindille

Ces derniers temps, de nombreux médias rapportent des inquiétudes concernant ce larvicide biologique utilisé depuis 40 ans dans le monde entier pour contrôler les insectes piqueurs. Le Bti, souvent qualifié de « produit miracle », suscite des interrogations quant à son innocuité.

 « La biodiversité de la planète est en danger et les insectes ne sont pas épargnés. L'emploi du Bti, un larvicide utilisé dans la lutte aux insectes piqueurs, est remis en question par des scientifiques, mais aussi par des élus et des citoyens. En coulisse, l’industrie mène une bataille féroce pour empêcher Québec d’adopter le principe de précaution face à ce pesticide. À l'heure où la biodiversité est en déclin, doit-on continuer d'éliminer massivement les insectes qui nous piquent? » 
extrait de l'émission de La semaine verte du 15 avril 2023.

Le blog qui suit a été rédigé par la Coalition Biodiversité - Non au Bti. Active depuis près de 10 ans, ce collectif québécois s'est donné comme but d'éclairer les citoyen.ne.s sur l'épandage du Bti comme contrôle d'insectes piqueurs. Pour toutes questions relatives à ce sujet, nous vous invitons à les contacter, en écrivant à ledangerdubti@gmail.com.

 

BEN VOYONS DONC ! 

Le Bti ou, de son petit nom, Bacillus thuringiensis israelensis, est une bactérie découverte dans une flaque d’eau en Israël en 1976. Un fin observateur a alors remarqué que la fameuse bactérie, ingérée par les larves de moustiques se trouvant malencontreusement dans la même flaque, mouraient peu de temps après. WOW : une bactérie qui existe naturellement dans l’environnement et qui tue les bébés moustiques ? On va enfin pouvoir se débarrasser de ces bestioles et de façon biologique en plus ! 
Flairez-vous, vous aussi, la formidable affaire ?

En deux temps, trois mouvements, dans des laboratoires du monde, on s’active peu après à reproduire, par milliards, la fameuse bactérie:

1 - On la mélange à des additifs secrets de tous genres – plus de 80% du produit et dont l’impact sur les milieux est inconnu(1), concoctant un produit soi-disant juste dangereux pour les moustiques et les mouches noires, et ce, pour qui en veut, un peu partout, là où il y a des marais, des étangs, des tourbières ou des fossés (lieux de reproduction desdits moustiques), alouette!

    2 - On met le « révolutionnaire » mélange (en forme granules, liquide ou briquettes) dans de beaux grands entrepôts et on le vend sur les marchés du monde.

      Ainsi, depuis plus de 40 ans maintenant, d’énormes superficies d’eau douce sont arrosées chez nous en Amérique du Nord et en Europe notamment, année après année, à l’insecticide Bti (plus précisément, un larvicide), parce que les moustiques, « c’est fatiguant » !

      Et pourtant : les moustiques et les mouches noires jouent d’importants rôles dans les écosystèmes, et ce, à l’un et/ou l’autre des 4 stades de leur développement, notamment: ils filtrent et dégradent la matière organique, ils nourrissent quantité d’espèces telles les grenouilles, les poissons, les reptiles, les araignées, les libellules, les chauves-souris et les oiseaux et ils contribuent à la pollinisation. De plus, le Bti s’attaque aussi directement aux proches cousins des moustiques, les chironomes – des insectes non piqueurs ceux-là – et qui sont à la base de la chaîne alimentaire dans ces milieux.

      Et re-pourtant : il est généralement INTERDIT au Québec d’épandre des pesticides à grande échelle dans les milieux aquatiques (article 29 du Code de gestion des pesticides et article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement) – pourquoi le ministère de l’environnement fait-il exception avec le Bti ? Tout ce que les municipalités (ou les entreprises privées) ont à faire pour qu’on traite au Bti à grande échelle dans ces milieux, c’est de demander une autorisation à la province!

      Et ce n’est pas tout : même après pulvérisation de ce pesticide dans nos milieux humides, le sentiment de nuisance chez les gens est à peine moindre (2) !

      Les nombreuses études(3) qui dénoncent les risques du Bti sur les autres espèces – espèces qui trouvent de moins en moins à manger dans ces milieux – devraient tous nous faire crier gare. Comment en est-on arrivé à accepter pareille pratique chez nous?

      Le Bti, ça crée une véritable onde de choc dans la chaîne alimentaire de ces fragiles écosystèmes. Ce n’est ni plus ni moins que de larguer une bombe pour détruire une mouche.
       

      Peut-on faire quelque chose? BEN QUIN !

      En 2023, grâce aux chercheur.es, grâce à des fonctionnaires et des élu.es sensibilisés et grâce à l’essentielle voix citoyenne, de nouvelles villes au Québec rompent avec le Bti, dont Nicolet-Yamaska, Mirabel, Bécancour, Longueuil et Gatineau!

      Qu’en est-il chez vous ? Est-ce qu’on traite encore au Bti les précieux milieux humides dans votre ville ? Contactez votre municipalité pour le savoir car c’est elle qui gère ces programmes d’éradication. Et si c’est le cas, exigez que votre Conseil municipal vote un règlement pour que cesse ENFIN cette pratique, inadmissible à tous points de vue sur notre territoire.

      Pour mieux comprendre comment intervenir auprès de votre conseil municipal, consultez cette trousse à outils.
       



      Zoom sur la Coalition Biodiversité - Non au Bti

      « Nous sommes un groupe citoyen qui agit depuis près de 10 ans au Québec afin que les municipalités cessent une fois pour toutes d’appauvrir nos milieux humides avec ce pesticide pulvérisé à grande échelle dans nos plans d’eau. Le Bti est injustifié à tous points de vue. Les villes n’ont pas à gérer les populations d’insectes, d’autant que ces dernières sont vitales pour la biodiversité. Il est de la responsabilité de chacun d’utiliser les protections personnelles à sa disposition pour réduire la nuisance causée par les moustiques et les mouches noires. 

      Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec la Coalition : ledangerdubti@gmail.com

      Merci de nous aider à faire du Québec la première province au Canada SANS Bti !
      Et MERCI à Vigilance OGM de leur appui et leur travail de sensibilisation, un travail VITAL pour nous toutes et tous ! »

      Claire Charron, pour la Coalition Biodiversité - Non au Bti
       

      Ressources

      Pour un rapide tour d’horizon sur le Bti
      Pour de plus amples infosrmations : Coalition Biodiversité  – Non au Bti
      Pour les solutions de rechange : Se protéger des piqûres de moustiques et de tiques | Gouvernement du Québec (quebec.ca)

      (1) Voir, comme exemple, la fiche signalétique du Vectobac (site du vendeur).
      (2) Voir ces conclusions d’une étude française
      (3) Compilation de nombreuses études sur le Bti et autres ressources sur notre site internet