Les vergers du Québec sont aujourd’hui à un tournant : une nouvelle variété de pomme génétiquement modifiée (GM), l’Arctic Gala, a été approuvée au Canada en 2024. C’est une première pour une pomme aussi répandue dans nos vergers québécois. Cette situation augmente considérablement les risques de voir l'apparition de cette pomme au Québec, alors que les variétés approuvées jusqu'à maintenant concernaient des pommes peu, voir pas du tout cultivées dans notre climat.
Pour contrer l’arrivée de cette pomme génétiquement modifiée au Québec, Vigilance OGM souhaite mobiliser les acteurs du milieu contre celle-ci au travers d'une déclaration et d'une campagne de sensibilisation. Le but est d'envoyer un message fort à l'entreprise qui commercialise cette pomme, Okanagan Speciality Fruits, pour lui dire qu'il n'y a pas de marché pour sa pomme au Québec.
Jusqu'à maintenant, 11 entreprises ont signés la pétition et 9 d'entre elles ont décidé de nous soutenir publiquement dont:
Cidrerie Milton
Verger Paul Jodoin Inc
Cidrerie Compton
Les Domaines Roka
Domaine de Cavel
Verger le Nicolois
Verger bio d'Oka
Verger Labonté inc.
Verger des Coteaux de Kildare
Partage cette déclaration avec ton pomiculteur ou cidrerie favori.te pour qu'ils rejoignent eux aussi leur force dans cette mobilisation.
QUELS SONT LES RISQUES?
Il ne s’agit pas de la première fois que Vigilance OGM se bat contre l’introduction de cette pomme. Pour rappel, en 2015, lors de l’approbation par Santé Canada de trois variétés: l’Arctic Golden Delicious, l’Arctic Granny Smith et l’Arctic Fuji, Vigilance OGM a fait écho aux préoccupations de l’Association des producteurs de pommes du Québec. Heureusement, deux des variétés approuvées à l’époque, la Granny Smith et la Fuji ne sont pas adaptées à notre climat. Quant à la Golden Delicious, elle est très peu cultivée au Québec.
En 2024, Santé Canada a approuvé l'Artic Gala, une pomme adaptée à notre climat et énormément cultivée au Québec. L'introduction de sa version génétiquement modifiée pourrait entraîner d'importante perte économique pour le milieu.
Menace à la certification biologique
La pollinisation des pommiers se fait par le vent et par les insectes pollinisateurs, notamment les abeilles. Ces déplacements sont naturels et peuvent couvrir plusieurs kilomètres (jusqu’à 4 km ou plus).
Ainsi, si un verger conventionnel plante des pommiers Arctic Gala GM à proximité d’un verger bio :
Il existe un risque élevé de pollinisation croisée, ce qui signifie que du pollen OGM peut fertiliser les fleurs d’un pommier bio.
Cette pollinisation entraîne la présence de graines ou de fruits génétiquement modifiés dans un verger qui, jusqu’ici, était exempt d’OGM.
Ces producteurs respectent un cahier des charges strict afin de conserver leur certification bio, laquelle garantit qu'il n'y a pas d'OGM. Si la contamination est détectée dans la production, le producteur risque de perdre sa certification biologique, temporairement ou définitivement, en fonction de la gravité de la contamination et des décisions de l’organisme certificateur.
Perte de confiance
En l’absence d’étiquetage obligatoire des OGM au Québec, il sera impossible pour les consommateurs de savoir ce qu’ils achètent. Dans un sondage de 2020, 75 % des Québécois.es ont signifiés ne pas être prêts à consommer cette pomme. Par conséquent, l'apparition d'une pomme GM pourrait entraîner une méfiance face à ce fruit qui fait notre fierté — entraînant ainsi des pertes économiques pour l’ensemble des producteurs de pommes du Québec et d’ailleurs au Canada.
Notre déclaration a aussi pour objectif de rassurer les consommateur.rice.s. Nous souhaitons qu'il soit certain que leurs pommes ne seront jamais génétiquement modifiées.
C’est ce qui motive également Vigilance OGM à faire adopter de meilleures politiques, plus transparentes, aux grandes chaînes d’épiceries via notre campagne épicerie. Des grandes chaînes d’épiceries comme Metro, sont claires, elles ne souhaitent pas commercialiser des pommes GM et souhaitent l’obtention de lettres de fournisseurs confirmant que leurs produits ne contiennent pas d’OGM.
FAUX PROBLÈME, VRAIE SOLUTION
Rappelons que 100 % des OGM au Canada : soya, maïs et canola, sont conçues pour tolérer un ou plusieurs pesticides ce qui à long terme augmente leurs utilisations. Dans ce cas spécifique, la compagnie Okanagan Specialty Fruits a créé ces pommes GM afin que leur brunissement soit ralenti au contact de l'oxygène. Elle vise donc à régler un «faux» problème de commercialisation puisque selon eux la pomme GM aurait le potentiel de se vendre plus facilement en collation pour les enfants en format de tranches de pommes fraîches emballées dans des sacs en plastique.
Un «problème» naturel qu’on sait déjà comment régler en ajoutant du jus de citron, en utilisant un sac «ziploc» ou en maintenant les morceaux à l’aide d’un élastique une fois la pomme coupée. On peut aussi opter pour des variétés dont la chair brunit moins rapidement, telle que la Cortland et la Honeycrisp.
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