La saga des limites maximales de résidus de pesticides a débuté pour Vigilance OGM à l'été 2021, quand on a découvert que Santé Canada proposait d'augmenter ses seuils de glyphosate pour de très nombreux aliments. La reprise de la nouvelle dans les médias a généré un véritable tollé, menant Santé Canada à lancer un grand chantier pour inclure plus de transparence dans le processus d'évaluation et d'homologation des pesticides.
La population a en effet été très claire : elle ne veut pas davantage de pesticides dans son assiette. Surtout pas pour enrichir l'industrie.
Retour sur le cas du glyphosate
En découvrant cette consultation de Santé Canada, Vigilance OGM lève le drapeau en publiant une lettre ouverte intitulée « Une réforme urgente s'impose à Santé Canada », signée par de nombreux scientifiques, pour interpeller Santé Canada. L'emballement médiatique, lui, ne s'installe qu'à l'approche de la fin de la-dite consultation, alors que Thomas Gerbet publie un premier article dessus. Un second article viendra amplifier le premier : on découvre que d'autres consultations proposent aussi l'augmentation de seuils de pesticides — cette fois-ci ce n'est pas le glyphosate, mais le fludioxonil (sur les petits fruits). La participation à la consultation explose.
Le scandale ne s’arrête pas là : des demandes d'accès à l'information permettent par la suite de dévoiler que ces propositions ont été réalisées à la demande même des vendeurs des deux pesticides — Bayer pour le glyphosate et Syngenta pour le fludioxonil ! Les compagnies demandent, Santé Canada s'éxécute.
Un processus de transformation à 42 millions de dollars
L'emballement médiatique est tel que la ministre de l’Agriculture de l'époque, Mme Bibeau, n’est pas capable de calmer le jeu : elle reporte la décision après les élections fédérales et annonce un processus de transformation de 42 millions de dollars visant à « favoriser la transparence, l'utilisation de données scientifiques probantes et indépendantes et les contributions aux processus décisionnels » (1). Celui-ci impliquera la mise sur pied d'un comité consultatif composé de scientifiques indépendants destiné à le conseiller.
Le printemps suivant, en 2022, Santé Canada annonce une première grande consultation dans le but d’améliorer la transparence sur les processus d’homologation des pesticides : il y a beaucoup de travail à faire.
Pourtant, la même année, Vigilance OGM reçoit 229 pages blanches en réponse à sa demande d’accès à l’information, concernant les études qui avaient convaincu Santé Canada de vouloir autoriser plus de traces de pesticides dans les aliments. La volonté de transparence revendiquée par Santé Canada est (déjà) mise à rude épreuve.
Bilan
1 - Après deux ans de moratoire, le 20 juin 2023, le gouvernement reprend les consultations visant à augmenter (ou établir) des limites maximales de résidus de pesticides. Malgré le scandale et les alertes, ce sont toujours les fabricants de pesticides qui sont à l'origine de la plupart des demandes d'augmentation — cette information est désormais publique.
2 - Le dossier du glyphosate reste depuis lors sur pause, même si des annonces devraient logiquement avoir eu lieu depuis longtemps. Pour nous aider à mobiliser le plus grand nombre de personnes quand cette annonce sera faite, nous vous invitons à signer et faire signer notre manifeste Sortir du glyphosate.

3 - Le bilan du processus de transformation, lui, se fait toujours attendre.
En 2024, une consultation nous laissait entrevoir des perspectives très négatives vis-à-vis de ce dernier.
Péripéties
Bien que les inquiétudes à l'égard du système d'évaluation étaient déjà grandes, de nombreuses autres se sont accumulées au cours du processus de transformation et notamment au travers de la démission du renommé co-président du Comité consultatif scientifique, M. Bruce Lanphear dans une très sombre lettre.
« Je crains que le Comité consultatif scientifique ne donne un faux sentiment de sécurité en donnant l'impression que l'ARLA protège les Canadiens contre les pesticides toxiques » — Bruce Lanphear, professeur de sciences de la santé à l’Université Simon Fraser
Bruce Lanphear dénonce l’influence des lobbys des pesticides en critiquant leur présence dans un autre comité chargé de conseiller Santé Canada sur ses politiques et règlements relatifs aux pesticides.
« …nous ne pouvons plus continuer à nous fier à un système réglementaire obsolète qui protège l'industrie des pesticides plus qu'il ne protège les Canadiens. » - Bruce Lanphear
Plus que jamais, il est donc important de rester mobilisé pour faire contre-poids aux lobbys.
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